mardi 11 janvier 2011

You and the other


Le monologue est tellement simple quand on réfléchit seul, dans son petit coin d'habitation.
Et puis, à côté de cela, le dialogue paraît parfois insignifiant.
C'est pourtant de lui que s'enrichit la matière grise.
Mais, si l'on additionne toutes les conversations que l'on a eues, n'y en a-t-il pas deux tiers
qui n'ont rien avancé? On se surprend même parfois à dire des choses
avant même d'avoir eu le temps d'y penser. Un automatisme, une répétition débile.
"Ça va et toi?"
Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas dire quand on n'a pas envie de justifier un coup de blues !
Quand on n'a aucune envie de se plaindre.
S'ouvrir aux autres.
Certains ont perdu la clé, et s'en bouffent les doigts!
D'autres l'ont simplement oubliée dans un coin, sous le paillasson.
Enfin, chacun s'enferme à sa manière personnelle.
Parfois tellement hermétiquement qu'on ne sait plus quoi faire
pour entrevoir ne serait-ce que le moindre faisceau de vérité!

Tous les profils sont possibles, on peut en faire autant de déclinaisons que d'êtres humains.


L'authenticité, l'unicité en pâtissent.
Uniformément nous vivons dans des opinions creuses et générales sans valeur aucune.
Car bien que l'exhibition se répand comme une tache d'huile,
elle n'est que l'éclaboussure d'une pudeur explosée au milieu d'un étau de fierté.


Picture - Bruno Dayan