jeudi 28 octobre 2010

Les petits Trous



Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous...

Vous est-il déjà arrivé de porter un vieux jean troué? Votre préféré peut-être. Dans ce cas, vous aurez remarqué que certains ne peuvent pas s'empêcher de fourrer leur doigt dans un des trous.

On a tous ce besoin irrépressible de combler des vides...

Ca commence par ouvrir une serrure en y introduisant une clé, puis on trouve une pièce inhabitée, qu'on s'empresse de remplir de meubles, eux-mêmes contentant bientôt de la vaisselle, des vêtements, des papiers, de la nourriture... Cette même nourriture ira ensuite emplir un ou plusieurs estomacs. L'estomac n'est pas le seul trou humain. Comment s'empêcher de gonfler ses poumons d'air, de fumée? Les boîtes vides s'emplissent de photographies et de lettres comme les mémoires épongent des images et des mots tandis que les cœurs regorgent de sang et s'alourdissent d'émotions et de sentiments... jusqu'à l'épuisement. Après c'est le vide. Alors on creuse un trou, on prend une boîte vide, on la remplit de souvenirs, d'émotions, de sentiments, de vêtements, avant de la refermer à tout jamais; enfin, on rebouche le trou.

On a tous des petits trous à combler.

Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous...

dimanche 22 août 2010

Femme moderne


J'en prends plein les oreilles par mes supérieurs,
J'en vois de toutes les couleurs avec 10 pubs à la seconde,
Partout où je vais ça pue la merde,
J'en ai plein le cul de cette société à la con.
Sans parler de tes acrobaties à tout bout de champ !
Et tu oses me "proposer" une éjaculation faciale?

Je me couche, ravale tes fantasmes.

Erwin Olaf - Fashion Victim

lundi 16 août 2010

Nowhere else



Je t'attendais, au milieu de nulle part, ne pensant à rien.
Les ténèbres alentour avaient quelque chose de céleste. J'observais cet environnement vide.
J'étais assis, ou couché, peu importe, aucune matière pour me supporter. Quelques pensées, des images, des sons, des mots me traversaient. Ils passaient en moi chacun leur tour, à la file indienne.
Au loin, je percevais un rythme, une mélodie, et je me rendis compte que j'avais pris cette habitude de ne jamais t'attendre sans musique.
J'étais patient, tu pouvais parfois mettre bien longtemps avant de pointer le bout de ton nez.
Finalement, au moment où je m'y attendais le moins, je sentis ton étreinte douce et ferme à la fois m'envelopper, et dans l'inconscience la plus totale, je me laissai aller dans un monde sans limites sinon celles de tes bras.



Lettre ouverte


Je crache sur la vie. Je lui tourne le dos.
Ceci n'est pas un coup de gueule bidon, c'est mûrement réfléchi.
Après tout, cette péripatéticienne m'a tourné le dos depuis le début, elle s'en est choisis d'autres! Je suis tributaire des lois de l'attraction, même avec elle.
Je m'en remets maintenant à Dieu, Lucifer, Zeus, Bouddha, Shiva, peu importe qui voudra de moi.
Mais à défaut d'une vie, je veux un truc tout aussi puissant, moi aussi j'ai droit à un truc de ce genre-là et je réclame mon dû.
L'annonce est à présent faite, je continue d'attendre.
A bon entendeur.


Unopened Letter to the World - Elementalka

dimanche 15 août 2010

Electron libre

Il portait à la vie un regard bien singulier.
Il avait beau observer son environnement, réfléchir à son origine, ses fondements... inconnus.

D'où vient la vie? Comment créer, à partir de quoi?
Les questions n'avaient pas de fin dans son esprit tourmenté. Son âme profonde était bien au-delà des simples besoins physiques humains.
Aucune signification à tout cela. Il ressentait sans cesse un gouffre énorme entre cet intérieur dépourvu d'atomes et la réalité cinglante qu'il percevait, malgré lui.

Comment, se dit-il alors, comment trouver un but physique alors que seul l'esprit a un sens? Il aurait pu être n'importe quoi, n'importe qui, rien n'aurait changé, fondamentalement.
Il restait un, parmi tant d'autres.

mardi 27 juillet 2010

A quand la résurrection?


C'est ça le problème de nos jours.


On est totalement influencé par les systèmes cycliques.

Regardez simplement ces putains d'écolos qui essaient de donner une deuxième vie à leur bocal de soja BIO. Là, qui traversent, on pourrait imaginer deux sœurs qui font du shopping. Et pourtant la bande de skaters au fond a les yeux rivés sur la mère qui a subi cinq opérations chirurgicales : implants mammaires, rhinoplastie, lifting, liposuccion et la cerise sur le gâteau rajeunissement vulvaire complet. Sa fille à ses côtés, paraît bien trop ... premier jet.
Les vêtements à l'intérieur de leurs paquets sont tous inspirés de modes historiques. Escarpins années 30, lunettes solaires Ray-Ban vintage, body à pois années 50, leggings liberty années 90... BREF, où se trouvent les années 2000?

Le malaise vient de là, on se rend pas compte, mais on est tous en train de bouffer notre propre merde, de nous mordre la queue !


Ce sentiment de lassitude, de morosité, c'est bien parce qu'on n'invente rien. On réutilise, on refait, on reproduit, réactualise, remet au goût du jour, réinvente, revisite... le vocabulaire français est plein de ressources lorsqu'il s'agit de réutilisation. Preuve que ce phénomène de branleurs est bien ancré dans les esprits.

Je suis fatigué d'attendre de la nouveauté.

Mais pour ça, il faut accepter la mort, le phœnix ne se régénère pas, il renaît de ses cendres.

Erwin Olaf - Série Le Dernier cri

dimanche 25 juillet 2010

Rien


Rongé par la culpabilité,
Envahi de lassitude et privé d'inspiration.
Mes muses se sont envolées,
elles ont migré vers un esprit plus frais, moins encombré.
Mes pensées se sont embuées, illisibles.
Je m'allonge ainsi au milieu de draps poisseux, j'écoute la nuit.
Les étoiles sont silencieuses ce soir, ne trouves-tu pas?
Je me souviens des discours que nous avions ensemble.
Des voitures filent au loin, elles brisent le silence, je ne l'entends pas.
Moi-même je ne m'entends pas à vrai dire.
Tout est pourtant tellement calme, l'air s'arrête au niveau de mon visage.
Je ne sais que faire, que dire, qu'écrire.
Je reste là, perdu.

Sous la pluie, tout est permis !


Le Jeune Déluré sortit, le cerveau d'images rempli.
Pour la première fois il sourit se trouvant sous la pluie.
C'est alors qu'il ouvrit son parapluie et y abrita son amie.
Une fois son amie partie, il se décida à libérer son esprit.
Sous la seule protection de son parapluie, il se sentit comme épris de schizophrénie.
Dans un monde des plus jolis, s'exprimèrent ainsi de nombreux gestes exquis.
A un public imaginaire il s'offrit, au milieu duquel il se savait compris.
Car pendant trop longtemps déjà son corps s'emplissait d'une humeur noirâtre,
influencé par la cruauté d'un manque évident de théâtre.
C'est alors à minuit qu'il exécuta son cadavre exquis, afin de pouvoir enterrer cette invasion espiègle de Folie.

Fontaine de Jouvence


Je me retrouvai là, au dessus d'une vieille fontaine au mécanisme ébréché.

L'eau coulait lentement dans le bassin. Au fond trainaient quelques déchets.
Je ne pouvais m'empêcher de percevoir une certaine poésie dans cette eau croupie.

L'image de la vie se trouvait sous mes yeux.

Enferme-toi dans le bassin de ta vie, stagnante, et toute la surface se reflétera nettement dans ton esprit.
Mais au fond, on perçoit tout aussi bien la moisissure, les parasites et la fange.
Laisse toi filer dans le cours des événements : pas un seul reflet perceptible à la surface. Des images troubles et floues.
Mais l'eau sera claire, fraîche et limpide.

Crisis is just into...

La crise n'est pas seulement financière et économique.
Elle n'est pas si récente.
En réalité, elle s'est déclarée depuis un moment.
Puis elle s'est installée petit à petit.
Ils nous font bouffer des images à en vomir.
Ils nous font acheter toutes sortes de produits inutiles.
Ils nous font manger de la merde en boites recyclées.
Ils nous font répéter bêtement ce qu'ils nous disent.
Ils nous font ingurgiter toutes sortes de pilules.
C'est dans un monde où la stérilité règne,
où la superficialité trône, où l'imaginaire est une légende,
où l'art fait partie du commerce,
où l'abondance est le mot d'ordre que s'est installée la crise
.


Elle est une boulimie :
Manger, consommer, bouffer, ingurgiter, emmagasiner, intégrer, introduire, assimiler ...
jusqu'au trop plein :
G E R B E R

Après, c'est le vide.

Extrait de la Salle des Géants de Giulio Romano.

Je ne sais pas pourquoi on utilise le terme de Secret de Polichinelle,
Car il n'existe pas de secrets bien gardés.

Silence - Odilon Redon

Don't stare at me like this

On se lève le matin, la tête dans le derrière,
les yeux en bas du visage, les cheveux en bataille, le corps nu, fiévreux.
On est l'homme, dans sa condition si imparfaite.
Cinq minutes après, on décide qu'il faut sortir, faire face.
On entreprend alors tous la même chose : on enfile le costume.
Coiffure, maquillage, épilations, vêtements de toutes sortes, parfums et déodorants...
Et puis on se regarde une dernière fois dans le miroir, avant d'entrer en scène;
comme pour se persuader que l'on va assurer.
Voilà ce à quoi notre vanité nous mène.
Fabriquer des illusions, montrer aux autres ce qu'on veut qu'ils voient de nous.
Seulement parfois, l'interprétation n'est pas celle qu'on avait prévue avant d'arriver sous les projecteurs.


Le regard est cruel.
Je sais que la mer est bleue par le simple fait qu'elle reflète la couleur du ciel.
Mais je ne sais pas pourquoi le ciel est bleu.


Broutille

Il ouvrit la porte. Dehors, il y avait une odeur de neige, de froid, ou de montagne, quelque chose comme ça. Il s'assit sur une marche d'escalier et regarda le ciel. D'épais nuages le recouvraient. Ils ressemblaient à du coton grisâtre, ou une sorte de cerveau. Cette comparaison était digne de celle d'un enfant découvrant de nouvelles images, cherchant à les assimiler à quelque chose de connu. Il fumait une cigarette dans ce froid glacial, tremblotant. Une Philipp Morris. Même les films le bouleversaient. Il pensait. La vie n'était pas rose, il le savait, il en faisait l'expérience chaque jour. Pas besoin de fiction pour s'en rendre compte. Il se dit que malgré tout, il continuerait à faire comme si de rien n'était, il se cacherait cette évidence, comme à cette époque illusoire où tout semblait si beau. Oui, il ferait en sorte de rendre cette existence agréable, ainsi que tout le monde le fait. Sa cigarette était déjà finie.

.


Trop de concrêt empêche l'expressivité.
(En général)

Death

Cette émotion n'est-elle pas due à la prise de conscience de notre propre mortalité?La tristesse après la perte d'un être cher vient-elle réellement du manque de cette personne?




Elle était allongée, maquillée mais jaunâtre, livide...mortifiée.
Les mains liées sur la poitrine, soutenant ce corps abandonné de son âme.
Cette chose inerte était là, sous mes yeux.
J'ai pleuré.

Ecrire, toujours...

Une impression de liquéfaction m'envahit, ce jour n'est pas le mien. Je ne sais pas d'où me viennent mes idées, les pensées fusent dans ma tête. Les astres ont chamboulé ma nuit et bouleversent ce jour. Cet au-delà inconnu me perturbe en ce mercredi.
Même le temps change, s'éteint, fatigue et me pèse. Mon regard se perd dans une vague impression troublant chacune des victimes de ma pupille.
Comme si M. Freud avait une quelconque importance, on passe des heures à expliquer chacun de ses mots, chacune de ses phrases. Est-ce qu'on essaie de commenter, de trouver le sens de mes mots, la pensée qui se cache derrière eux?

Comme si je faisais attention à mon entourage, il continue à vivre, mais j'écris, je suis l'encre qui plonge dans une danse infinie avec les atomes boisés de ma page.

Le temps n'est pas mon ami en ce matin, il ne passe pas assez vite et cette phrase reflète une réminiscence de vacances. Pourquoi? Parce que je n'invente rien. Je fais de la récupération de différentes choses de différents moments : je les mixe tel un DJ avec ses morceaux de musique préférés.
Je me demande si je vais devoir écrire encore longte
mps car c'est la seule chose actuellement qui me donne de la contenance dans ma solitude intérieure mais je n'en peux plus, ça m'ennuie, me fatigue.

Je lève ma tête et on remarque mon existence. Ça sonne. STOP.


A little something

La pensée a ses [mots/maux] que le physique essaie d'exprimer.
(A sa façon...)

Mister J.'s alone

Je me réveille, me demandant si j'ai dormi... la musique s'est arrêtée, je la remet en route.

Le sommeil est dur à trouver. Je ferme les yeux et me retrouve plongé dans un abîme profond. C'est le noir total : j'ai perdu la notion des limites spatiales. Je sens seulement mon frêle corps perdu au milieu des ténèbres nocturnes. Une angoisse s'empare de mon esprit, des milliers de pensées embrument mes neurones fatigués.


Une boule s'installe dans le creux de mon estomac, remontant lentement jusqu'à ma poitrine, vicieuse.

Je me sens si seul... je me tourne et me retourne, cherchant vainement une compagnie, un corps étranger... Personne, le vide.La déception me ramène à la raison; les murs se resserrent, sortant de nulle part.


****

Et la subconscience prend peu à peu le dessus sur son opposée pendant que certaines font l'inverse.

Réflexion spontanée

Il me suffit d'une sortie dans mon jardin. Une réflexion vint alors me tourmenter l'encéphale.
"Pourquoi l'homme cherche-t-il a nous imposer des images? Pourquoi cherche-t-il à tout contrôler?"
Je réalisai qu'on nous imposait des visions de choses en faisant comme si celles-ci représentaient la normalité. En agissant ainsi, l'homme cherchait à garder le pouvoir sur la nature, le temps, lui-même.
Toutes ces choses comme vendre des fleurs se rapprochant loufoquement de la perfection, des tomates sans une seule égratignure, des produits anti-âge, des pilules coupe-faim, des seins miraculeusement bien maintenus dans toutes les positions imaginables ... du commerce de rêveries!
Je râlais, j'aurais aimé trouver beaux les fruits de mon jardin, admirer avec fascination des fleurs champêtres dont les pétales s'étaient envolés, apprécier une pomme qui s'était abimée en tombant de son arbre, trouver un charme aux rondeurs incongrues... mais tout ça n'était pas permis.
La différence était sujet de rejets de la société. La normalité correspondait au commun, mais savait-on vraiment ce que voulait dire "normal"? Cette notion m'échappait.
C'est comme ça, posé le cul sur le gazon, que je me mis à polémiquer sur la proscription de la nature occultée par la création d'artifices splendificateurs.


Je me rendais compte qu'on essayait de perfectionner l'esthétique naturelle pour oublier qu'on vivait dans un monde de merde.

samedi 24 juillet 2010

Teenage

Je n'aime pas la violence.
Ce ciel étoilé. Ça c'est beau. Pas besoin de mots, juste d'étoiles.
Ça m'apaise un peu.
Je ne me sens toujours pas très bien mais ça va.
Les seules personnes capables de me faire pleurer sont mes parents.
C'est vraiment une attitude d'adolescent n'est-ce pas? Je le pense aussi.
Je ne sais pas si tous font le même genre de crises.
Je ne comprends rien et rien ne me comprend.
Je suis incapable de dire ce qui m'arrive, mais je voudrais que ça s'arrête.
C'est une passe c'est tout.


Bref.

Coffee and Cigarettes

Picture : Bruno Dayan


Lectures, études, cafés, cigarettes, soirées, alcool, drogues, travail, dépressions, suicides, maladies mentales, cancer, guerres, morts...

Le quotidien.

Tu peux me dire ce que ça me fait?
Moi je continue à vivre.


" M e s . p o u m o n s . a p p e l l e n t . à . l a . f u m é e ,
M e s . v e i n e s . à . l a . n i c o t i n e .
M o n . e s p r i t , l u i , à l ' é v a s i o n . "